L’album de musique Humour et joie est le résultat d’expériences humoristiques en musique traditionnelle et folklorique iranienne, vécues et développées par Babak Rajabi pendant ses années de résidence en France.
Les amateurs d’histoire de l’art noteront que ce travail s’inspire de la fusion de paroles et de musiques folkloriques, de la performance Ruhowzei (Comedia dell’Arte Iranienne) ainsi que des contes populaires issus de la culture musicale iranienne.
Chanter des poèmes avec l’accent charmant d’Ispahan en mettant en lumière les phonèmes et les résonances des mots et en ironisant et critiquant les mœurs d’un peuple, voilà ce qui caractérise cet album.
L’artiste juge nécessaire la présentation de son œuvre en vue de diminuer la distance existante entre la musique traditionnelle et les attentes de son auditoire.
Cet aspect, souvent négligé, peut réveiller des sentiments endormis chez l’Homme contemporain.
Il s’agit d’une forme de récupération des traditions fidèle aux goûts actuels, les goûts d’un peuple qui a besoin d’un miroir pour se redécouvrir et pour juger à nouveau son propre comportement à travers l’autodérision.
C’est une critique légitime.
Humour et joie vise à décrédibiliser le déni des défauts culturels et sociaux tout en respectant les limites de la plaisanterie acceptable.
Un tel travail a déjà été effectué, de manière diffuse, sur les réseaux sociaux où il a été bien reçu, d’où la nécessité de le rendre permanent. L’auteur a donc procédé à l’enregistrement en auto-production, notamment grâce à son revenu d’enseignant de musique en France. Des amis musiciens ont participé à la production des chansons à distance, depuis Ispahan.
En 2020, le ministère iranien de la culture et de l’orientation islamique a rejeté la demande d’autorisation de la publication de ce travail pour son contenu jugé « inapproprié ».
PS :
La musique Ruhowzi est un ensemble de chansons populaires, de musique traditionnelle, de danse et de théâtre iraniens, qui autrefois étaient donné à voir et à entendre sur une fontaine (howz) située au milieu de la cour ou du jardin. Pour cela, des plaques en bois couvertes de tapis étaient disposées sur la fontaine.